Les réactions alimentaires indésirables ont augmenté au cours des dernières décennies[1]. Les allergies, les intolérances et les hypersensibilités alimentaires sont souvent confondues par le public.
Faisons un petit tour d’horizon pour mieux comprendre chacune de ces réactions.
Les allergies
Commençons par les allergies.
Dans ce cas, il s’agit de réactions du système immunitaire. L’organisme libère un type d'anticorps dirigé contre la protéine alimentaire. Il s'agit des IgE, autrement dit des immunoglobulines E. Leur présence en grande quantité témoigne d’un terrain allergique. La prévalence des allergies alimentaires est de 3 à 6% chez les adultes et de 6 à 8% chez les enfants. Les principaux aliments impliqués sont : lait, œufs, arachides, blé, soja, fruits à coque, poissons et crustacés.[2]
Les réactions aux IgE ne sont pas toutes forcément d’une extrême gravité. Il peut s’agir de symptômes tels que des crampes abdominales, des diarrhées ou vomissements.
Cependant toutes les réactions sévères sont presque toujours des réactions allergiques (les personnes qui finissent à l’hôpital car elles ne peuvent plus respirer, les chocs anaphylactiques ou les fortes crises d’urticaire par exemple).
Si vous lisez cet article et que vous avez des allergies, il y a de fortes chances que vous le sachiez déjà. Ceci dit, en cas de doute, il peut être très utile d'effectuer un test d'allergie auprès de votre médecin ou allergologue.
Les intolérances et hypersensibilités
Cette catégorie représente tout ce qui n’est pas une allergie (réponse immunitaire à l’IgE). Ce sont des termes un peu vagues qui recouvrent beaucoup de choses, nous allons couvrir les plus courantes pour simplifier :
L’hypersensibilité aux IgG
Cette réaction intervient lorsque que les anticorps IgG, immunoglobuline G sont libérés. Même si ces anticorps produisent des réactions inflammatoires qu’il ne faut pas négliger, généralement les réactions sont moins graves que celles IgE et n’entraineront pas de choc anaphylactique ou quoi que ce soit de ce genre. Ce qui peut être embêtant lorsqu’on parle d’IgG, c’est que la réaction peut être retardée. Autrement dit, vous pouvez manger un certain aliment et réagir jusqu’à 72 heures plus tard. Ça peut donc être très difficile de les identifier à moins d’effectuer un test de sensibilité.
Il existe de nombreux tests de sensibilités alimentaires. Même s’ils ne sont pas parfaits à 100%, c’est un type de test que je pourrais vous conseiller lors d’un suivi individuel. Supprimer les aliments auxquels vous réagissez vous permettra d’enlever des facteurs de stress sur votre corps, vous allez vous sentir mieux et les symptômes ressentis vont diminuer. Attention, cependant, je ne recommande pas de faire ce test en isolation, sans renforcer votre barrière intestinale en parallèle. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous référer à l’article : Les tests d’intolérances sont-ils la solution ?
Les intolérances sans réaction du système immunitaire
La plus connue est l’intolérance au lactose.
Dans ce cas, l’organisme ne produit pas, ou en quantité insuffisante l’enzyme nécessaire à la digestion du lactose (sucre de lait). Selon le Centre d’Allergie Suisse, une personne sur cinq serait concernée par une intolérance au lactose[3].
Une alimentation à teneur réduite en lactose permet de diminuer les symptômes.
Attention, ce n’est pas parce que vous avez une intolérance au lactose que cela exclu une réponse immunitaire. C’est tout à fait possible d’avoir les deux.
L’intolérance à l’histamine est également l’un des types d’intolérances les plus fréquents. Elle résulte d’un déséquilibre entre la production d’histamine, de son accumulation et la capacité de l’organisme à dégrader l’histamine.
Les personnes en bonne santé ont la capacité de dégrader l’histamine à l’aide de l’enzyme Diamine Oxydase (DAO).
Un des déclencheur des troubles de l’histamine est entre autres un apport de cette dernière par l’alimentation. Les aliments à éviter seraient notamment ceux qui ont subi un processus de fermentation comme les levures, le vinaigre ou l’alcool. J'aborderai plus en détail les mécanismes de l'histamine dans un prochain article de blog.
Les tests du taux d’histamine et de DAO peuvent également faire partie des tests recommandés dans le protocole de suivi individuel.
La maladie Cœliaque
La maladie cœliaque est une maladie auto-immune chronique qui se produit lorsque le système immunitaire réagit de manière anormale au gluten, une protéine présente dans le blé, l’orge et de seigle, entre autres. Lors d’ingestion du gluten, une réponse immunitaire qui attaque les parois de l’intestin grêle est déclenchée.
Ce processus conduit à une inflammation et, au fil du temps, à une destruction des structures tapissant la paroi intestinale appelées villosités. Comme ces villosités sont responsables de l’absorption des nutriments, l’intestin deviendra alors moins efficace pour absorber les nutriments tels que vitamines, minéraux, et nutriments essentiels. Des carences et divers problèmes digestifs ainsi que perte de poids et autres complications peuvent s’en suivre.
Cette maladie peut être diagnostiquée par votre médecin par le biais de tests sanguins pour détecter la présence d’anticorps liés à la maladie et qui sera confirmé par une endoscopie avec biopsie de l’intestin grêle permettant d’examiner les dommages aux villosités intestinales.
Conclusion
J’espère que cet article vous a été utile.
Pour terminer, il est important de préciser que ces intolérances ou allergies alimentaires ne se manifestent pas uniquement par des symptômes digestifs et peuvent, même si elles ne sont pas la cause principale, avoir un lien avec certains problèmes de peau tels que l’eczéma, psoriasis, urticaire et l’acné.
Bien que les intolérances ou sensibilités alimentaires soient à priori moins graves que les allergies ou la maladie cœliaque, elles ne doivent pas être négligées car elles peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de vie des personnes touchées.
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Références
[2] Revue Médicale Suisse – Allergie ou Intolérance alimentaire
[4] Review article: the diagnosis and management of food allergy and food intolerances